Un café chez Teresa, la Chamane-copia

10-11-2016
Dans le Darien, on est chamane de génération en génération, le père et le grand père de Teresa étaient déjà de grands chamanes

Teresa a appris de son grand père qui lui a légué son savoir et ses bâtons de chamane. Elle me les montre un par un, insistant sur celui qu'elle utilise le plus. Je ne peux pas les toucher, seulement les regarder car ces bâtons sont "chargés", seule Teresa peut s'en servir.

Teresa me parle de ses "aides", ces esprits qui la guide dans son travail pour poser son diagnostic et aussi pour lutter contre le mal.

Le jour ou je vais la voir elle attend justement une famille qui est venue d'un village avoisinnant pour faire une "mesa" la nuit prochaine, les "mesa" se font toujours la nuit. Teresa veillera au chevet du malade invoquant jusqu'à l'aube ses guides, ses aides pour guérir son patient.

Comme j'ai un peu mal à la tête elle m'applique sur le sommet du crâne une lotion d'alcool et de plantes qui me soulagera. Tout autour de moi je peux observer des racines suspendues, de petites statuettes, tout a une fonction, Teresa achève ses traitements par un suivi de ses patients jusqu'a`ce qu'ils soient tout à fait guéris.

J'envoie Jordi son fils nous acheter un paquet de café, je n'ai pas trouvé sur mon chemein la boutique où acheter un paquet de café mais Jordi en moins de  cinq minutes est revenu avec un paquet de café à  cinq dolars, le prix d'une "mesa", toute une nuit de travail pour Teresa.

Teresa parle lentement et aimablement d'une voix chantante tout en m'observant. Elle m'a cédé son hamac.

Avant de partir elle iinsiste pour me faire un cadeau, un sac plein d'ajis délicieux qu'elle a ramassé le matin même. Elle me dit que je dois revenir la voir et que je resterai chez elle, pour dormir et aussi pour prendre mes repas avec elle. Elle aime cuisiner pour les autres me dit elle et n'aime pas prendre ses repas seule.

Je devrai me faire à l'idée de dormir à même le sol, dans une maison sans murs, sans eau ni lumière, ni aucune autre commodité auxquelles je suis habituée...